Site icon Le XV de départ

Un CO crescendo

C’est une force tranquille cette équipe, enfin façon de parler. Parce que quand on regarde de près les joueurs qui la composent on se rend compte qu’à l’avant on trouve de sacrés gaillards ! Et à l’arrière des mecs qui ont du feu dans les jambes ! Mais le Castres Olympique s’est fait discret toute l’année pour pouvoir frapper au bon moment. Le bon moment ? C’est maintenant. Après une grande partie de la saison à rester en embuscade et à se battre pour se rapprocher des places qualificatives, le CO se retrouve en très bonne position pour disputer un barrage.

La clé de cette remontée ? Il n’y a pas de miracle, les Castrais se sont donné les moyens de le faire grâce à quelques grosses performances depuis janvier comme cette victoire au Racing 92. Même s’ils ont connu des difficultés en début de saison, en raison du changement d’entraineur et de certains joueurs, les castrais sont les mieux placés pour prendre cette sixième place. Ce week-end ils l’ont encore démontré en prenant le point de bonus offensif face à la Section Paloise. Une victoire nette et sans bavure qui leur donne un point d’avance sur l’Union Bordeaux-Bègles.

Qui mettre en lumière ?

En rugby c’est très difficile de trouver des déclarations, d’entraineurs ou de joueurs, sur leurs prestations personnelles. Par contre ici on n’a aucune raison de se gêner pour mettre un coup de projecteur sur certains éléments castrais.

Alex Tulou

Le troisième ligne de Castres est un monstre sur le terrain. Non seulement il a une excellente technique balle en main qui lui permet de faire jouer après lui, mais en plus il est capable de casser les plaquages de ses adversaires. Il a de solides appuis et n’est jamais le dernier pour défendre se donnant corps et âme pour l’équipe tarnaise. Lors de la dixième journée du Top 14, il avait inscrit un triplé face à son ancienne équipe de Montpellier. Mis à l’écart par Jake White, Tulou a répondu sportivement, très noble ce garçon ! Il est aujourd’hui l’un des meilleurs marqueurs d’essais du championnat avec 9 réalisations.

Benjamin Urdapilleta

Il était très attendu du côté de Castres. Arrivé dans les valises de Christophe Urios, l’argentin s’est montré à son avantage en début de saison. Malheureusement il se blesse rapidement et manque 4 mois de compétition ! Pas facile de s’intégrer dans une nouvelle équipe alors que vous ne vous entrainez pas avec le reste du groupe. Pourtant la montée en puissance de Castres correspond à son retour sur les terrains.

David Smith

On aurait pu facilement lui donner le rôle de Barry Allen dans Flash ! Non mais vous avez vu ces cuissots ? Non ? C’est normal il est déjà parti ! L’ailier néozélandais est une fusée, non conservé par Toulon, il s’épanouit dans le Tarn. Avec 9 essais il est comme son coéquipier, Tulou, l’un des meilleurs marqueurs d’essais du Top 14.

Rodrigo Capo Ortega

Les années passent mais il reste un capitaine emblématique du CO. Au club depuis 2002, il a la ville dans le cœur, c’est un leader de combat. Lui aussi donne de sa personne sur le terrain. Son physique impressionnant lui offre une énorme solidité. Le deuxième-ligne n’hésite jamais à plonger la tête dans les rucks et à défendre, il est d’ailleurs l’un des plus gros plaqueurs de la saison. Il aura 36 ans à la fin de l’année, peut-être pas toutes ses dents mais Capo Ortega semble infatigable.

Christophe Urios

Pas de doute le retour de Castres dans le haut du tableau, après une année quasi catastrophique, est en grande partie dû à cet homme. Il est arrivé comme un messie dans le Tarn après 8 belles années à Oyonnax. Il a insufflé aux hommes de l’Ain un mental d’acier, tels les marcheurs blancs de Game of Thrones, ils ont refroidi beaucoup de leurs adversaires. Après seulement deux saisons dans l’élite, Oyonnax atteint la sixième place tant convoitée, par les Castrais, cette année. Quand on voit ce qu’est capable de faire Urios avec des moyens plus modeste il n’est pas étonnant de retrouver Castres à cette sixième place cette saison. Son charisme naturel, sa voix grave et ses « quoi » en fin de phrase font de lui un des meilleurs manager du Top 14.

Le choix de mettre en avant ces personnes  est un peu arbitraire mais bien d’autres mériteraient aussi d’être citées comme Palis, Lamerat, Caminati, Bias, Gray, Caballero, Faasalele, Mach, Sivivatu… Tous élèvent leur niveau pour se rapprocher des phases finales, même si ce n’est pas encore fait et que Bordeaux se trouve juste derrière, ce sont bien les Castrais qui ont leur destin entre leurs mains.