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Le lent déclin toulousain

Les regards sont baissés, les mines dépitées… Le coup de sifflet final de la rencontre face au Racing 92 résonne plus lentement que d’habitude dans un Stadium abasourdi. Quelques sifflets timides noyés dans l’incompréhension générale descendent des tribunes. Oui le Stade toulousain, pour la première fois depuis plus de 40 ans, ne devrait pas être au rendez-vous des phases finales.

Depuis 2012 et son dernier titre de champion de France, le Stade toulousain a entamé un long chemin de croix qui se traduit aujourd’hui par une possible non qualification pour les phases finales du championnat ainsi que pour la Coupe d’Europe. Longtemps modèle d’un rugby qui ne demandait qu’à grandir, Toulouse est désormais dépassée par des équipes qui ont su adapter leurs structures et leur économie aux exigences du modernisme.

2011 – 2012 : Le dernier Sacre

Comme lors de nombreuses éditions du championnat de France, Toulouse domine les débats et écrase l’exercice 2011 – 2012 en se plaçant premier pratiquement toute la saison. Le Stade a reçu durant l’inter-saison le renfort de joueurs décisifs pour ce titre comme Beauxis, McAlister, Matanavu et Steenkamp. Les deux premiers cités finissent meilleurs réalisateurs de Toulouse, Matanavu marque 10 essais pour sa première saison et Steenkamp se présente comme un futur incontournable de la mêlée. L’équipe obtient son billet directement pour une demi-finale face à Castres qu’elle va battre. En finale, Toulouse s’offre le scalp de Toulon dans un match serré au cours du quel le combat fut des plus intense. Ce sont les buteurs respectifs de chaque équipe qui récompensent le travail de leurs avants. Finalement Toulouse se détache grâce à une mêlée conquérante pour soulever le Saint Graal du rugby français.

2012 – 2013 : Les prémices du changement

Quelques cadres quittent le club haut-garonnais, Yannick Bru se dirige vers l’équipe de France quand William Servat prend sa place pour entraîner les avants. Ce dernier aura un double rôle puisqu’il est également sollicité comme joueur. Sportivement on ne peut pas parler d’une saison catastrophique, Toulouse colle a la tête du classement et termine sur la dernière marche du podium. En revanche les difficultés commencent à se faire sentir en Coupe d’Europe puisque le club est éliminé dès les phases de poules avant de se faire sortir à nouveau en Challenge européen par Perpignan. Vainqueurs en match de barrage du Racing Metro 92, les toulousains terminent leur course en demi-finale face au néo-champion d’Europe toulonnais.

2013 – 2014 : Le renversement

Le vent commence a tourner du côté de la ville rose, l’effectif enregistre de nouveaux départs de poids au cours de l’été, Poux, Jauzion et Bouilhou s’en vont. Non seulement le Stade vit une saison sportive compliquée mais en plus de cela les équipes adverses se renforcent considérablement et Toulouse ne jouit plus d’un statut spécial. Les équipes ne craignent plus le Stade comme autrefois, chaque formation attend ce rendez-vous avec impatience, lors de la phase régulière Toulouse perd 11 matchs. Dans le même temps l’équipe subit la foudre du Munster en quart de final de la coupe d’Europe et termine 4ème du classement à égalité de point avec le Racing en championnat. C’est sur cette même équipe qu’ils vont s’écraser en barrage et n’accéderont pas aux demi-finales du Top 14 pour la première fois depuis 20 ans !

2014-2015 : La der des ders

La saison 2014 – 2015 marque la fin de l’ère Novès, le futur manager de l’équipe de France vit ses derniers instants dans son jardin. Toulouse n’est plus craint nul part et cela se ressent dans le classement de l’équipe qui passe une majeur partie de la saison entre la 5ème et la 7ème place. Seulement le Top 14 est de plus en plus attractif, les écarts sont serrés ce qui permet à Toulouse de tout de même terminer 3ème. Le temps qu’il reste à Guy Novès est prolongé, néanmoins le visage affiché sur le terrain ne ressemble en rien à celui que l’on a connu au cours des années 2000. Toulouse se défait de justesse d’Oyonnax en barrage avant de tomber à terre face à Clermont en demi-finale. On sentait venir la fin du règne de l’ogre toulousain, à partir de 2015 cette réalité devient de plus en plus palpable et sans Guy Novès Toulouse n’en finit plus de tomber.

2015 – 2016 : Encore manqué

Cette année de Coupe du Monde entraîne toutes les équipes du championnat dans une saison interminable. Dans un premier temps le Stade toulousain va bien gérer le départ de ses internationaux, le club est 3ème après 15 journée avant de connaitre à nouveau de grosses difficultés dans le jeu. Le cas du stade reste étonnant, la qualité individuelle de son effectif est indéniable mais le tout ne semble pas fonctionner. Ces soucis vont drainer l’énergie du staff et des joueurs qui vont décrocher leur place en barrage en obtenant une 5ème place au classement. Cette fois encore le bourreau se nomme le Racing 92, comme l’année passée le Stade Toulousain rate les phases finales de coupe d’Europe et n’atteint pas les demi-finales du Top 14.

2016 – 2017 : En chute libre

Au cours de la saison, Toulouse a eu beaucoup de mal à inquiéter les équipes adverses chez elles. Sans réponses face à ses problèmes, l’équipe n’arrive plus à mettre en place son fameux « jeu de main, jeu de toulousain » et se retrouve complètement désarmée face aux défenses du Top 14. Ses guerriers historiques quittent le club à l’image de Thierry Dusautoir qui vient d’annoncer sa retraite à l’issue de la saison. Avec une malheureuse 12ème place et 6 points de retard sur les places qualificatives pour les phases finales, il faudrait un miracle au Stade toulousain pour atteindre les barrages.