Site icon Le XV de départ

Les bleus surclassés…

Les bleus entamaient ce samedi à Pretoria leur tournée face aux Springboks. Le rugby sud-africain navigue en eaux troubles depuis l’arrivée d’Allister Coetzee l’an dernier. Une partie des sièges vides du Loftus Versfeld Stadium représentent partiellement le désamour que peut connaitre l’équipe nationale. Cette pression subit par les Boks aura eu le mérite de transcender les joueurs inexpérimentés et les plus anciens pour corriger les bleus 37 à 14.

Une demi-heure à vide

Il aura fallu trente minutes aux bleus pour prendre la mesure de l’enthousiasme sud-africain. Les Boks ont opéré un virage dans leur style, moins portés sur le duel, les hommes en vert ont abordé l’affrontement avec un peu plus d’alternance. Ce travail a fourni des résultats tôt dans le match avec de nombreux franchissements. Les bleus ont manqué beaucoup de plaquages, au niveau international ce type d’erreur coûte cher… Sevré de ballons, le XV de France tente de contenir les assauts adverses. Inévitablement les bleus se mettent à la faute et encaissent deux pénalités puis un essai. Le jeune Coetzee, ému lors des hymnes, a montré énormément d’envie en réalisant une superbe partie. C’est lui qui déclenche le premier essai en résistant à Goujon. pas tenu au sol, il se relève et trouve le soutien du non moins bon Marx. Kriel finit le travail en battant Dulin à la course.

Un regain tardif

Cette triste première mi-temps a vu les bleus trouver la faille. Sur une action bien menée, Dulin décale sur un pas Huget qui prend de vitesse son défenseur avant de taper par dessus celui-ci. Il prend l’ouvreur Jantjies à la course mais le rebond sort le ballon de sa ligne de course, Chavancy a bien suivi et aplatit après un cafouillage dans l’en-but. Cette période est déterminante dans la défaite des bleus, ils ont perdu de l’énergie en voulant revenir. La forte altitude et le manque de rythme pour certains ont semblé grandement affecter les français. Après avoir encaissé une nouvelle pénalité les bleus sont retournés aux vestiaires avec neuf points de retard.

Retour gagnant

Les bleus ont dû se prendre une soufflante à la pause par Guy Novès. Plus concentrés, ils reviennent avec des intentions de jeu plus proches de celles que l’on avait pu voir lors du Tournoi des 6 Nations, en témoigne la première séquence offensive des bleus en tout début de deuxième période. Le ballon passe de main en main sans tomber, les duels sont remportés et la réussite s’avère de retour. Après un petit coup de pied rasant de Fickou, le défenseur sud-africain concède la touche sous la pression. Malheureusement, le maul est mal maîtrisé, ballon est rendu à l’adversaire qui obtient la pénalité sur la mêlée suivante. Ce revirement de situation amène de longues actions durant lesquelles des turn-over vont amener du désordre. Les joueurs des deux équipes commencent à puiser dans les réserves par conséquent des espaces se créent. Serin inscrit son premier essai avec les bleus suite à une mêlée pour les français à 40 mètres de l’en-but. Chavancy transperce la défense et se fait reprendre à une quinzaine de mètres, Vakatawa est au soutient afin de poursuivre l’avancée. Serin marque un essai de filou en feintant la passe sur l’extérieur pour aplatir au ras du ruck. Les bleus reviennent à deux points.

Vingt minutes puis plus rien

La France encaisse un essai de pénalité plus un carton jaune aux alentours de la 60ème minute. L’arrière du Racing 92, Brice Dulin, retient l’ailier Skosan qui l’avait battu à la course et l’empêche de marquer. A partir de ce fait de jeu, les bleus vont complètement lâcher prise. Un essai, puis un autre viendront distancer les hommes de Guy Novès, au total la France va encaisser 21 points pendant cette infériorité numérique… Pris dans le combat, les français s’écroulent mentalement. La dernière offensive ne donne rien malgré l’orgueil des avants.

Une défaite inquiétante ?

A vrai dire on avait rarement vu ce visage affiché depuis la prise de fonction de Guy Novès. Ce match n’est pas sans rappeler celui de l’an dernier en Argentine durant lequel les bleus avaient été particulièrement naïfs. Ils ont été trop tendres hier parce que l’Afrique du Sud n’a pas réalisé un grand match. Oui le fait de jouer haut en altitude a une importance, cependant au delà du physique les bleus ont déjoué psychologiquement. Cet aspect de la défaite a semble-t-il passablement énervé les coachs. Yannick Bru n’a pas mâché ses mots dans ses propos recueillis par l’AFP : « On revient à deux points à la 55ème. A partir de là c’est un naufrage physique et mental Je suis déçu du manque de rigueur et d’engagement sur la première demi-heure. Je ne pensais pas que nos joueurs reculeraient autant à l’impact. Sur les incontournables, on a été absents ». Les joueurs ne se sont pas dérobés non plus après la défaite à l’image du tweet de Louis Picamoles qui reconnait qu’il est passé à côté de son match comme beaucoup hier.