Site icon Le XV de départ

Impuissants…

Le Kings Park Stadium, ce lieu si fondamental dans l’histoire commune des Springboks et du XV de France, théâtre de la demi-finale de la Coupe du Monde 1995 durant laquelle les sud-africains vinrent à bout des français, est une enceinte qui ne réussit décidément pas aux bleus…

Départ canon

Le match a démarré tambour battant pour les deux équipes. La première grosse séquence a débuté dès le coup d’envoi. D’abord les sud-africains ont monopolisé le ballon avant de le perdre dans un ruck. Sur le contre les bleus remontent le terrain, plusieurs fois le ballon fait la largeur du terrain. Grâce à la vitesse et à la puissance de Vakatawa les bleus arrivent à prendre en défaut la défense. En grande forme durant toute la partie, Penaud a montré son habileté dans les duels en trouvant des espaces. Il sert Spedding qui résiste au plaquage d’Etzebeth et marque en coin. L’entame est parfaite pour les hommes de Guy Novès. Ils sont présents dans l’engagement et ces dix premières minutes nous amènent à penser que les bleus vont nous montrer un autre visage.

Et après plus rien…

Cet autre visage a été à l’opposé de ce que l’on a pu voir durant les dix premières minutes. Incompréhensible, inimaginable et autres qualificatifs du même genre trouveront un écho dans les conversations de bureau lundi matin et à raison. Non physiquement nous n’avons pas été pris, on a simplement reçu une leçon de rugby de la part d’une nation qui tente de faire évoluer son rugby. Les premières offensives sud-africaines viennent corroborer ces dires. L’ailier Rhule bien lancé dans un intervalle bat Vakatawa sur les appuis. Même si cette action ne donne rien ce n’est que partie remise. En effet le premier essai des Springboks est sublime. Toute l’équipe s’y met et déborde des bleus qui sont pris de vitesse. Les courses sont parfaites tout comme les timing de passe. Serfontein inscrit le premier essai de l’Afrique du Sud qui ne lâchera plus le score. Le deuxième essai est un cadeau de François Trinh-Duc pour le troisième-ligne Kolisi. L’ouvreur des bleus avait tout le temps nécessaire pour analyser le positionnement des adversaires et se dégager pourtant il porte le ballon et offre le ballon à Kolisi sur une très mauvaise passe.

Indiscipline quand tu nous tiens !

On ne va pas se le cacher, il y a énormément de choses à dire sur le jeu en lui-même. Cependant faire autant de fautes au niveau international est équivalent à se tirer une balle dans le pied. Les bleus ont offert de nombreuses opportunités à l’ouvreur sud-africain de réviser ses gammes. Une fois décrochés après l’interception, le XV de France s’est déconcentré avant de sortir peu à peu du match pour ne jamais y revenir. Avec 16 points de retard les bleus ont fait pire que lors du premier test alors qu’ils n’ont pas failli physiquement.

Vingt minutes pour rien

Les bleus ont joué par alternance sans jamais rester régulier. Parfois patients, parfois impatients les bleus sont capables de tenir le ballon pendant quasiment vingt minutes dans le camp adverse sans jamais franchir la ligne d’en-but. Il faut souligner le fait que les sud-africains ont été disciplinés et courageux lors de ce temps faible. Malgré cette forte opposition les bleus sont restés au ras des rucks pour passer en force… L’excellent Penaud a cru délivrer les bleus malheureusement le ballon a été aplatit hors des limites du terrain. Il faudra encore attendre quelques minutes pour voir les bleus marquer trois points à la 62ème. A l’inverse les sud-africains marquent un essai après une énième perte de balle au sol. Il ne leur faut pas longtemps pour trouver des espaces dans une défense attentiste.

Fin de match à sens unique

Pour le reste, l’Afrique du Sud a été chirurgicale en punissant les bleus une dernière fois grâce à un gros travail du troisième ligne Kolisi. S’il n’est pas élu homme du match alors on ne comprend plus rien. Énorme dans tous les secteurs, il trouve la force pour arracher un dernier ballon, percer la défense sur 30 mètres, résister à deux défenseurs et enfin donner un caviar de passe à son ouvreur. Le deuxième essai des bleus est intervenu alors que la victoire des Springboks était actée. Damien Penaud a inscrit un essai pour sa première sélection en naviguant bien dans la défense. Il bat trois défenseur et permet au score d’être un peu moins lourd.