Site icon Le XV de départ

Hors du coup, hors du temps.

Des certitudes acquises lors du Tournoi des 6 Nations, il ne reste rien. Si l’optimisme pointait le bout de sa truffe avec des problèmes plutôt liés à l’inexpérience de cette équipe, aujourd’hui ce n’est plus le cas. On ne peut plus se permettre d’être si naïfs, si prévisibles, si lents. Non seulement ce rugby est d’un ennui sans nom mais en plus il ne gagne plus. La France ne faisait déjà plus partie des nations majeures, ce n’est pas demain la veille que l’on en redeviendra une.

Encore un cadeau

Un des nombreux exemples de cette fébrilité est le début de rencontre. Le staff n’a pas du insister assez sur le fait de ne pas donner des points à l’adversaire. On joue la sixième minute, Taofifenua se fait arracher le ballon par Serfontein sur une offensive des bleus. Les Boks sortent de leur camp au pied, Ducuing est sous le ballon. Il jette le ballon vers personne obligeant Vakatawa à ramasser le ballon derrière lui. Plutôt que dégager la gonfle, l’ailier français tente le duel physique avec ses adversaires alors que l’on est à moins de dix mètres de notre en-but. Il se fait prendre au ballon, l’arbitre s’apprête à rendre la possession aux Boks quand Vakatawa lâche prise. Jesse Kriel n’a plus personne pour l’empêcher d’inscrire un essai côté fermé.

Néant technique…

Il y a tellement de chantiers à travailler que l’on ne sait pas par lequel commencer. La discipline ? 8 fautes rien qu’en première période. Les fautes de mains ? 6 pendant les 40 premières minutes. Les ballons arrachés ? 11 sur l’ensemble de la partie ! Quasiment toutes les possessions tricolores sont gâchées ou contrées. Que reste-t-il ? Des miettes. Honnêtement l’Afrique du Sud à jouer gentiment par rapport aux deux autres tests. Les seuls points marqués par les bleus sont des pénalités sur des fautes adverses.

Et néant tactique.

Sur ces trois tests les bleus se sont mis dans le rouge psychologiquement dès l’entame du match et dès le début de la reprise offrant ainsi une avance confortable aux Springboks. Ce problème peut en partie expliquer le nombre de fautes de mains puisque les bleus sont obliger d’accélérer et de prendre des risques. En revanche cela n’excuse pas le manque de créativité et d’intelligence situationnelle. Combien de fois les bleus se sont trouvés sans réponse face à la défense sud-africaine ? Pratiquement à chaque fois. Les bleus combinent peu… Trop peu. On n’a pas crée d’incertitudes dans cette défense pour l’amener à la faute et libérer des espaces. Quid des duels physiques. Les bleus cherchent constamment à jouer sur le haut du corps de l’adversaire que ce soit en défense ou en attaque. Résultat, énormément de plaquages manqués (30% sur le match) et de nombreux ballons perdus au contact.

Des défauts criants

En bref le chantier de l’équipe de France est général. Tout le travail réalisé par Guy Novès depuis deux ans s’effondre sans la globalité de son équipe. On a l’impression de repartir de zéro alors que les bleus ont été capables de montrer un meilleur visage six mois plutôt. De ces défauts on retiendra la défense aux abois, la mauvaise animation du jeu, la lenteur des sorties de balles et les lancements de jeu approximatifs autant dire presque tous les secteurs de jeu… Finir sur une telle note est difficile parce que les bleus vont partir en vacances la tête à l’envers. Désormais ils sont protégés et doivent respecter une période, sans match de championnat, de dix semaines. Ils ne joueront pas avant Septembre avec leur club. Cette période va donner l’occasion aux joueurs de se reposer et d’oublier ce mauvais épisode estival.