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Analyse – Jalibert : Un match plein de promesses

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Du haut de ses 19 ans, Matthieu Jalibert vient de vivre un match au scénario incroyable. Grand acteur du spectacle offert par les deux équipes, revenons sur l’ensemble de sa performance. Issu de la volonté du président Marti de recruter de jeunes espoirs, Matthieu Jalibert fait partie de ces nouvelles figures auxquelles il faudra s’habituer en Top 14. Titulaire au poste d’ouvreur pour la première fois en Top 14, l’arrière bordelais a participé à cinq matchs de championnat depuis le début de saison dont trois en tant que titulaire. Avec la grave blessure de Simon Hickey, titulaire habituel au poste d’ouvreur, Matthieu Jalibert devrait être aligné de plus en plus en tant que n°10.

Jalibert : une montée en puissance

Etant donné son jeune âge, une première à Ernest Wallon à un poste clé n’est pas un cadre évident mais on peut affirmer qu’il s’en est, remarquablement, bien sorti. Effectivement il n’a que 19 ans (depuis lundi), son inexpérience pousse à la prudence mais on peut également souligner sa bonne prestation et les promesses que cela offre à l’UBB. Sur l’ensemble de la partie son impact sur le match est monté crescendo jusqu’au au climax ultime dans le sport collectif : la victoire ou la défaite qui se décide à la toute fin du temps réglementaire. Comme tous ses coéquipiers il a d’abord complètement subi le réalisme* froid de Toulouse qui, en quelques minutes, menait 24 à 3. Ensuite, il s’est montré très sobre en distribuant le jeu de façon fluide. Sa gestion du jeu au pied a également été très propre. Toulouse s’est mis à la faute de façon récurrente dans la partie, il a toujours trouvé de bonnes touches pour mettre son pack dans de bonnes positions. En deuxième période quand son équipe dominait le match, son influence s’est accrue. Ses coups de pieds de pression ont permis à l’UBB de s’installer dans le camp toulousain.

Un attaquant naturel

Ses prises d’initiatives correspondent avec le moment où les avants bordelais ont pris le dessus en seconde période. Forcément, quelques espaces apparaissent, fallait-il encore les exploiter avec justesse. Il a souvent bien suivi ses coéquipiers, très concentré Jalibert a su rester proche de ses avants conquérants. Il est notamment venu au soutien de Roumat lorsque celui-ci a percé la défense à la 54ème minute, il est repris à cinq mètres de la ligne par la défense. Ensuite on l’a vu en tant que dynamiteur. Sur la fin de match il a pris, plusieurs fois, le parti d’attaquer la ligne. Ces changements de rythmes ont déstabilisé ses adversaires directs comme à la 68ème où il a résisté à deux avants. Même chose sur l’essai refusé, il accélère d’un coup et surprend Holmes qui se fait raffûter, ensuite Jalibert allonge la passe pour son ailier Cros (20 ans) qui marque. Son jeu au pied est plus que correct puisqu’il a eu des transformations difficiles du bord de touche, il a tout de même réussi sept coups de pied avec un total final de 17 points marqués.

  Matthieu Jalibert / Image Icon Sport          

La nuance

Si Matthieu Jalibert a comme il le dit « eu l’impression de faire perdre l’équipe » il serait ridicule de lui en tenir compte. Il ne faut pas oublier que Bordeaux a pris 24 points en un quart d’heure. La faillite est collective et va laisser quelques regrets quand on s’attarde sur la domination globale de l’Union dans cette rencontre. Le concernant on peut regretter ce ballon « jeté » qui amène l’essai de Kolbe, si Bordeaux gardait tout de même le score à son avantage cet essai a laissé les toulousains dans le match. Après tout, c’est peut être le côté obscur de la jeunesse, un jeune joueur porté sur l’attaque prend plus de risques donc le déchet est potentiellement plus important. Rien de rédhibitoire bien entendu, comme Jalibert le dit lui-même, il est encore jeune. L’ouvreur ne vivait que sa première titularisation à l’ouverture. Ce qu’il a montré est déjà excellent, on peut faire confiance à l’encadrement bordelais et à ses coéquipiers pour lui laisser du temps dans un apprentissage du haut niveau qui ne fait que commencer.

Jean-Baptiste Dubié : « Il n’a que 18 ans (il a eu 19 ans ce lundi, ndlr), il ne faut pas l’oublier. C’est exceptionnel ce qu’il a fait, s’il la met c’est le roi. On ne paye pas cette défaite sur ce jeu au pied, on le paye sur nos 20 premières minutes »

 

*Découvrez l’analyse sur les trois-quarts toulousains ICI !