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Toulon : Mourad Boudjellal va quitter la présidence

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Après avoir annoncé lundi dernier la cession du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal a récemment confirmé qu’il ne serait bientôt plus le président du RCT.

Dans un entretien à Midi Olympique, Mourad Boudjellal, futur ex-président du RCT, s’est confié sur les raisons de son prochain départ et de ses projets pour les années à venir. La fin de l’ère Boudjellal approche à grands pas. Arrivé en 2006, l’ancien propriétaire des « Éditions Soleil », a véritablement dépoussiéré le rugby toulonnais pour lui offrir ses lettres de noblesse. Treize ans après, le voilà devant la porte de sortie :

« Le jour où Bernard Lemaître est arrivé, je savais qu’il finirait par prendre en mains le destin du club. C’est un moment que j’espérais et que je redoutais à la fois. C’est pour cela que j’ai décidé de ne rien dire après l’officialisation de sa prise de pouvoir, parce que j’estimais aussi que c’était à lui de s’exprimer. C’était son moment, le premier jour du reste de sa vie d’actionnaire majoritaire. »

« Je ne suis plus là pour très longtemps »

L’après Boudjellal a déjà commencé. Depuis son entrée au capital, l’homme d’affaire Bernard Lemaître a investi beaucoup d’argent dans le club pour notamment financer un nouveau centre d’entrainement. Une prise de pouvoir progressive depuis 2018 poussant inévitablement l’ancien propriétaire vers la sortie :

« Il y a sur le papier un calendrier établi jusqu’en 2023 mais après, si je suis sincère, tant que je serai là Bernard Lemaître aura une ombre à côté de lui qui ne lui permettra pas d’avoir les coudées franches sur la conduite du club. Bref, je ne suis plus là pour très longtemps. Je souhaite finir la saison, et ensuite lui laisser pleinement le bateau RCT […] Je suis président au jour le jour. Comme tant d’entraîneurs que j’ai dû virer, je me retrouve sur un siège éjectable maintenant que je ne suis plus majoritaire. C’est pour cela que j’aimerais fêter mon départ à Mayol, contre Clermont, le 22 décembre. Finir les années Boudjellal avec une victoire contre l‘ASM, la boucle serait bouclée… »

Lors de cet entretien, le président sortant a également tenu à rectifier le tir sur une déclaration de Bernard Lemaître qui n’avait pas hésité à légèrement le piquer au sujet de sa présidence :

« Je vous avoue que j’ai été surpris de le voir répondre à toutes les sollicitations de la presse. Ce n’est pas son genre, il est plutôt humble. Il a tenu un discours de débutant, les médias ont profité d’une certaine naïveté de sa part. Personnellement, il y a douze ans quand j’ai pris le club, je n’ai pas parlé de mes prédécesseurs. Et je ne me vois pas aujourd’hui critiquer mon successeur… Pour autant, comme les règles n’ont pas été respectées, je veux juste préciser qu’il ne faut pas confondre déficit et investissement. La différence ne doit pas lui échapper. Je suis un poète, un artiste… Dans mon projet, il y avait toujours la notion de rêve et cela passait par l’engagement de stars internationales et françaises. Faut pas se tromper : un joueur ne choisit pas un club comme un hôtel ! Ce n’est pas la qualité des chambres ou de la cantine qui l’emportent mais l’ambition et la possibilité de remporter des titres. Je ne suis pas d’accord avec Bernard quand il affirme que le RCT ne va rien gagner dans les deux prochaines saisons ! Ce n’est pas le bon message. »

Mourad Boudjellal a également évoqué son avenir. Il brigue une nouvelle fois la présidence de la Ligue Nationale de Rugby mais il est parfaitement conscient que sa personnalité puisse être un frein :

« Si je suis candidat, je veux être crédible. Et pour l’être, il faut avoir un programme cohérent. Si j’en ai un qui correspond aux besoins des clubs pros, j’irai. J’ai ressenti de nombreuses choses au comité directeur de la Ligue depuis que j’y suis élu ou lors des réunions des présidents. D’abord que la LNR nous avait échappé au profit du bureau. Entre la réunion des présidents, le comité directeur et le bureau, il y a une strate de trop ! Il faut rendre la Ligue aux clubs. Simplifions les règlements et arrêtons d’essayer de faire que tous les clubs se ressemblent. Au contraire, cultivons les différences et optimisons les plus vertueux. […] J’ai conscience d’être un personnage très clivant. Est-ce que les gens vont voter pour une personne ou un programme ? Si je suis candidat, dans mon armoire, il y aura un tiroir pour chaque club destiné à créer de la richesse collective. Aujourd’hui, la LNR est gangrenée par la philosophie de Limoges, selon laquelle l’argent tue le sport. »