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Tests Matches 2004 (1/3) : La France surclasse l’Australie

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Ce 13 novembre 2004 restera comme une date marquante pour le rugby français, celle du jour où les Bleus ont dominé l’Australie de George Gregan.

A peine un an après un mondial remporté par l’Angleterre en Australie, les jeunes pousses françaises ont glané de l’expérience. Les Michalak, Harinordoquy, Rougerie, Jauzion ou encore Heymans ont beaucoup appris de la défaite en demi-finale face aux futurs champions du monde. Contre les Wallabies, les Bleus se présentent forts de sept succès consécutifs et d’un Grand Chelem dans le Tournoi des 6 Nations. Le défi est immense. La paire George Gregan/Stephan Larkham est alors la charnière la plus dangereuse du monde. Le demi de mêlée finira par cumuler 139 sélections, un total hors normes pour celui qui fut le plus grand stratège de son temps et de loin le capitaine le plus emblématique de l’Australie. Comme son coéquipier, Stephen Larkham deviendra également centurion. L’ouvreur au visage fermé renvoyait une image totalement différente de son demi de mêlée. Joueurs aux airs nonchalant, son jeu fait de changements de rythmes aura parfaitement compléter celui de son partenaire lors de leurs 73 associations !

Les Bleus démarrent fort, l’Australie réplique

Pour cet immense rendez-vous au Stade de France, Bernard Laporte pris la décision d’aligner Jean-Baptiste Elissalde et Frédéric Michalak en numéro 9 et 10. Un choix qui s’avèrera payant à l’issue de la rencontre mais qui fut très commenté à l’époque. Certains observateurs jugeait Michalak un peu trop léger pour un poste où ils espéraient un jeu plus « musclé » de la part des tricolores. Professionnel depuis moins d’une décennie, le rugby était déjà en train de glisser vers l’ère de la « golgothisation ». Ce jour-là, la magie de Fred Michalak fera taire les critiques avant qu’elles ne reviennent à la charge une semaine plus tard…

Ce 13 novembre, le match commence sur des bases solides avec deux occasions d’essai pour les français. Finalement, ils repartirent sans point de ce temps fort mais les australiens sont prévenus. Sur le renvoi, les visiteurs répliquent. Aurélien Rougerie prend un plaquage cathédrale – geste légal à l’époque – réalisé par le 3ème ligne centre John Roe. Sur la même phase de jeu, Magne puis Jauzion se font découper à leur tour. L’Australie récolte une pénalité transformée par un certain Matt Giteau. Dans la foulée Michalak tape le coup de pied de renvoi. Les Wallabies décident alors d’attaquer de leurs 22 mètres. L’ailier Tuqiri parvient à déborder Rougerie mais sa passe vers un soutien est interceptée par Marsh. Le ballon vole de main en main. Pas de temps mort. Magne, Marconnet et Betsen touchent le ballon pour assurer la continuité de l’action. Sur une quintuple sautée, Elissalde envoie le jeu au large pour Brusque qui élimine les derniers défenseurs d’une feinte de croisée avec Heymans pour marquer le premier essai de la partie. Il vient de s’écouler moins de dix minutes, le match est déjà ébouriffant !

Michalak proche de marquer un 2ème essai

Alors que les français pensaient avoir fait une partie du travail en muselant la charnière australienne, Gregan marque un essai après une course 50 mètres juste avant la pause. C’est un coup de massue. Malgré une occupation du terrain quasi-parfaite par le jeu au pied de Michalak, les visiteurs s’apprêtent à rentrer au vestiaire avec six points d’avance. Pas vraiment apeurés par cet essai, les hommes de Bernard Laporte repartent à l’assaut du camp adverse avant la mi-temps. Michalak délivre alors le Stade de France en perçant la défense australienne pour donner l’avantage à son équipe (12 à 11 à la mi-temps).

Une leçon d’efficacité

En première période, les français ont identifié de nombreuses zones laissées libres par l’arrière garde adverse. Michalak y a déposé plusieurs ballons pour occuper le terrain. Dans le deuxième acte, l’ouvreur français porte plus le ballon mais ne manque pas de renvoyer les Wallabies à leurs études lorsque ces derniers ne couvrent plus le fond de terrain. Comme on dit, il les balade. Virevoltant, le toulousain manque de marquer un deuxième essai. Sur chaque action dans le camp australien, la France ramène des points. Dans le sillage d’une troisième ligne, Magne, Betsen, Harinodoquy* renversante, les trois-quarts ne trichent pas. Le combat est virulent voire à la limite du fair-play sur un tacle de Cédric Heymans, les deux pieds décollés,  au buste de Larkham alors couché au sol. Si l’ouvreur australien n’a pas manqué de lui répondre par une empoignade à en faire rire des avants, les deux hommes n’ont pas reçu de carton. Quelques instants plus tard, George Smith, célèbre pour être aussi tendre qu’un rhinocéros, découpe Jauzion au visage. Le centre tombe mais se relève immédiatement pour continuer son action. Sur cette faute, la France récupère une pénalité puis désigne les poteaux. Jean-Baptiste Elissalde envoie la gonfle entre les perches et scelle le score.

Les Bleus s’impose 27 à 14. Ce 13 novembre 2004, l’équipe de Bernard Laporte n’aura jamais été en danger face aux vice-champions du monde. Rarement, on a vu une équipe de France dominer son sujet – à savoir une nation majeure – de cette manière et du début à la fin. Pour Fabien Pelous, 2ème ligne et capitaine du squad français, l’histoire est belle. Le toulousain n’avait alors jamais connu la victoire face aux Wallabies en sept confrontations. Cependant, la fête fut de courte durée. Une semaine plus tard, le XV de France retombe dans ses travers…

La suite demain !

*c’est beau non ?