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Super Rugby, une compétition dépassée pour Toomua

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Matt Toomua, ouvreur ou centre australien aux 47 sélections, souhaite que le Super Rugby évolue vers un nouveau format.

Alors que le monde du sport est complètement à l’arrêt à cause de la pandémie de covid-19, certains réfléchissent déjà à l’après. Rory Best, capitaine légendaire de l’Irlande, s’est déjà exprimé en faveur d’une refonte des calendriers pour harmoniser les compétitions entre l’Hémisphère Nord et l’Hémisphère Sud. Autre voix, celle de Matt Toomua qui évoque, quant à lui, une évolution du Super Rugby. Dans ce nouveau monde où les vols internationaux sont fortement limités, le format de la compétition pose problème. Il devient évident que les déplacements sportifs entre le Japon, l’Argentine, l’Afrique du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande – pays dont les franchises sont engagées en Super Rugby – seront un frein à la reprise d’une telle compétition.

Pour Matt Toomua, ce format ne fonctionne plus : « Le modèle actuel est un peu vieillot et dépassé […] Quand le Super Rugby va reprendre, les difficultés ne seront pas derrière nous. En effet, entre les effets de la crise sanitaire sur l’économie et les coûts des déplacements qui vont exploser, comment cela va-t-il se passer ? » Aujourd’hui au Melbourne Rebels, Toomua a connu la ferveur du championnat anglais avec Leicester. Pour lui il n’y a pas de comparaison possible face au manque de spectateurs dans les stades de l’Hémisphère sud. « Le Super Rugby est un produit difficile à vendre. Il vous faut dire aux supporters : « Levez-vous à 3 heures du matin pour nous regarder jouer à Johannesburg ou au Cap. » Alors que quand vous êtes fans des Wests Tigers, en NRL, vous savez que votre équipe joue à 15 heures, probablement un samedi. Si ce n’est pas le cas, c’est probablement 17 heures, ce qui reste une heure conviviale. Notre produit n’est plus attrayant, il n’y a plus autant de ferveur. »

Difficile de lui donner tort. Depuis quelques années, le Super Rugby n’attire plus les foules. Les stades sont vides et la domination outrageuse des équipes néo-zélandaises rend ce championnat, pourtant souvent cité en exemple pour le jeu pratiqué, fade. Le désintérêt est réel. Il y a deux ans, Tony Marsh – ancien international français originaire de Nouvelle-Zélande – nous confiait que le public n’était plus au rendez-vous et que la fédération néo-zélandaise tentait de faire la promotion du Super Rugby pour faire revenir les spectateurs au stade. De plus, cette compétition oblige les joueurs à faire de longs trajets. Le pilier international australien Sekope Kepu, confiait, il y a quelques années, qu’il était difficile de passer quasiment six mois loin de sa famille. Même constat pour Matt Toomua, le rugby dans l’Hémisphère Sud doit se concentrer sur les championnats nationaux afin de préserver la vie personnelle des joueurs :« Le stress sur la vie familiale, le fait d’être plus souvent présent à la maison et de ne pas passer trop de temps loin de chez soi sera ne peut-être qu’un plus pour les joueurs ».