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Coronavirus : Les déclarations des présidents du Top 14 et de Pro d2

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Après les annonces d’Édouard Philippe concernant l’interdiction des événements sportifs jusqu’au mois de septembre, plusieurs présidents de Top 14 et de Pro D2 se sont exprimés.

C’était une annonce attendue. Le gouvernement a scellé le sort du sport professionnel en interdisant les rencontres recevant du public jusqu’à septembre. Si la LNR garde un infime espoir de terminer la saison par des phases finales à huis clos en août, il faudra tout de même penser à une période de réathlétisation des joueurs qui s’allonge de jour en jour. Pour l’instant, les entrainements collectifs ne seront pas permis à partir du 11 mai. Avant de prendre une décision, la LNR et les présidents des clubs de Top 14 et de Pro D2 se réuniront une nouvelle fois cet après-midi. Hier, certains d’entre eux se sont déjà exprimés à chaud.

Éric de Cromières (Clermont)

« Ce que je comprends, c’est qu’il n’y aura donc pas de phases finales en août […] A date, et sachant qu’il faudra aux secteurs médicaux puis sportifs entre 13 et 15 semaines pour remettre les joueurs individuellement, dans un premier temps, puis les équipes en état de jouer, les phases finales en août étaient impensables. Désormais, nous allons faire un peu de rétropédalage et réfléchir comment nous pourrons démarrer début septembre […] Il faut arrêter de repousser indéfiniment la reprise de la saison en cours. Parce qu’on ne fait que repousser l’incertitude […] Des huis clos seraient inconcevables. Ils engendreraient des coûts sans aucune recette. C’est niet. Et je vais même plus loin : l’État, à terme, coupera les aides. S’il le faisait à partir du premier juin et que notre économie ne reprenait pas en suivant, donc sans compétition ou à huis clos, la plupart des clubs sans mécènes seraient en faillite entre septembre et octobre. Ce serait donc la fin du rugby professionnel. C’est aussi simple et brutal que cela »

François Rivière (Perpignan)

« Que de temps perdu ! Ça me rend furieux, véritablement : on a perdu un temps incroyable dans des palabres sans prendre en compte la réalité. On est ridicules. On se ridiculise par notre inaptitude. On n’est pas dans le monde réel, en fait, je crois. Ça fait plus d’un mois que je dis des choses de bon sens. Il aurait simplement fallu décréter la reprise au 1er octobre et si la situation s’était améliorée, on aurait avancé les dates de reprise. J’avais envoyé un mail à Paul Goze à ce sujet le 23 avril mais je n’ai même pas eu de réponse. Quand on est chef d’entreprise, il faut prévoir le pire et se préparer au meilleur. Et non le contraire. On n’a fait que subir les événements, on n’a rien anticipé […] ce que je propose de nouveau, c’est de finir la saison actuelle à partir du 15 septembre ou du 1er octobre, de la finir fin novembre puis de se caler sur l’hémisphère Sud avec une reprise des championnats en début d’année. Pour l’heure, pour des raisons de résistance je pense, on n’a même pas daigné me répondre sur le fond. Mais je pense qu’il est plus que jamais temps de repenser notre calendrier. »

Philippe Tayeb (Bayonne)

« Nous sommes dans le flou complet. Je n’ai pas l’impression qu’on ait beaucoup avancé. On ne sait pas à quel moment on pourra reprendre un entraînement normal. Quand je dis normal, je parle, là, de la pratique collective du rugby. Ce que je prône ? Depuis le début, je dis qu’il faut que toutes les règles sanitaires soient réunies et qu’on envisage un championnat avec notre public et nos supporters. Je crois que la solution la plus sage serait de reprendre en décembre ou janvier. Je ne vois pas comment on peut faire avant […] D’ici là, il faudrait que l’on soit accompagné par les mesures gouvernementales de chômage partiel. Je ne vois pas comment on peut faire autrement. On ne pourra pas vivre sans cet accompagnement et avec des stades à huis-clos. C’est clair, net et précis. »

Bernard Pontneau (Pau)

« On attendait effectivement cette décision officielle, elle est actée par le Premier ministre. On avait déjà réfléchi à cette fin qui nous semblait non seulement inéluctable mais aussi logique, en commençant à réfléchir à des scénarios pour la saison 2020/2021 […] la saison qui arrive, à condition que l’on puisse s’entraîner collectivement en août, d’une part, et d’autre part que l’épidémie ne reparte pas à la hausse entraînant des matchs à huis-clos en septembre. Parce que les huis-clos, c’est économiquement la mort de notre sport. Tous les clubs, et je dis bien tous, on fait leurs comptes : si en septembre on joue trois matchs à huis-clos, au quatrième on est mort, on n’a plus de quoi payer le bus. »