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Dan Carter prend sa retraite

Véritable légende vivante du rugby mondial, Dan Carter vient d’annoncer sa retraite. Une page du rugby néo-zélandais se tourne.

Recruté par les Auckland Blues pour un ultime contrat, Dan Carter n’a finalement pas porté le maillot de la franchise néo-zélandaise. A 38 ans, l’ancien ouvreur des All Blacks est sorti d’une belle aventure au Japon où il aura une nouvelle fois laissé son empreinte en remportant un titre en Top League. Un titre de plus dans l’immense carrière du néo-zélandais mais Dan Carter souhaitait s’offrir un ultime défi après l’interruption de la saison dernière au Japon. Recruté par les Blues peu avant le début du Super Rugby Aotearoa 2020, Carter a été aperçu à l’entrainement mais aussi dans le rôle de porteur d’eau aux côtés de Tana Umaga pendant les rencontres. En revanche, pas d’apparitionsur le terrain en compétition…

Trop juste en début de compétition après plusieurs mois de confinement puis gêné par des pépins physiques, le natif de Leeston a intégralement disputé un match avec son club d’enfance de Southbridge. « Pour être honnête, je ne m’attendais pas à jouer, sauf si Beauden Barrett ou Otere Black se blessait. Les deux sont en grande forme ces derniers mois et je suis juste content de les accompagner et d’aider l’équipe comme je le peux ». L’ouvreur aux 112 sélections n’aura donc pas eu l’occasion de faire ses adieux devant le grand public « Je me suis rendu compte que je n’avais plus la même volonté que lors de mes précédentes saisons en Nouvelle-Zélande. Alors entre le moment où j’ai compris ça, et où je me suis rendu compte que je ne voulais plus voyager à cause de la pandémie, je me suis dit que c’était le bon moment d’arrêter. J’ai tellement consacré ma vie au rugby, je suis heureux d’avoir connu tous ces clubs, rencontré ces coéquipiers, fréquenté des fans du monde entier, mais maintenant, c’est aussi bien de profiter des week-ends avec la famille, récupérer mes enfants à 15 heures après l’école… et mon corps me remercie de ne plus avoir à jouer ! »

Un talent immense

Un adieu qu’il méritait pourtant amplement tellement son style de jeu eu un impact immense sur un rugby dont le professionnalisme s’accélérait au début des années 2000. Imprégné de cette culture autant tournée vers la gagne que vers une certaine idée du beau jeu, Dan Carter a brillé par un talent jamais insolent. Personnalité accessible, joueur humble et complet, le demi d’ouverture a toujours fait l’unanimité dans les équipes où il est passé se pliant aussi bien aux règles de sobriétés qu’exige désormais le rugby moderne qu’aux rites de vestiaires pour célébrer les victoires. Dan Carter c’était aussi une gueule. Celle du gendre idéal qui a tout pour plaire. Une image qui aura d’ailleurs permis au monde du rugby de repousser ses frontières étriquées et qui découle de performances ayant marqué plusieurs générations de joueurs comme de spectateurs. On pense évidemment à son chef d’œuvre contre les Lions britanniques et irlandais le 2 juillet 2005. Face à Jonny Wilkinson qui avait permis aux anglais de soulever la coupe Webb-Ellis, Dan Carter, alors jeune ouvreur en devenir, marqua 33 points.

Cette opposition, sans doute la plus belle de toutes, vit alors naitre le plus grand joueur du début de 21ème siècle. Ensuite, même s’il connu de nombreuses blessures, il récolta les trophées partout. En Super Rugby d’abord avec les Crusaders à de nombreuses reprises, en France aussi avec Perpignan et le Racing 92 avec qui il souleva le Bouclier de Brennus et au Japon en Top League avec les Kobe Steelers. Comme un symbole, son dernier trophée, le Coleman Shield, fut obtenu en septembre dernier avec Southbridge, le club de son enfance. Mais il fit surtout partie de cette iconique équipe des All Blacks qui domina le rugby mondial de 2008 à 2015 glanant deux Coupes du Monde, 6 Tri Nations et deux Rugby Championship… Un palmarès complètement dingue qu’il a obtenu au cours de ses 112 sélections. Également recordman du nombre de points marqués par un joueur en équipe nationale (1598), Dan Carter laisse derrière lui un immense héritage qui dépasse allégrement les frontières de la Nouvelle-Zélande.