La phase de poules est désormais terminée. Retour sur les « Tops et Flops » de la première partie de la Coupe du Monde en commençant par les flops.
World Rugby jette ses arbitres en pâture
On se demande encore comment World Rugby a osé publier un communiqué dénonçant les prestations de ses arbitres. Déjà sous le feu des projecteurs, les officiels de matches ont été pointés du doigt par leurs dirigeants. Une mise en avant grossière dont le mondial se serait bien passé. L’instance souhaitait une compétition sans heurt et une sévérité de tous les instants après les drames survenus dans le monde du rugby en 2018. Le résultat n’est pas franchement au rendez-vous. Afin de respecter les consignes, les arbitres doivent passer par un processus décisionnel terriblement long. En conséquence, les appels à l’arbitrage (ou TMO pour les intimes) furent trop nombreux cassant fréquemment le rythme des rencontres.
Typhons : La menace permanente
Décidément, World Rugby est dans tous les bons coups ! Pour la première fois de l’histoire de la Coupe du Monde, des rencontres ont été annulées. En décidant d’attribuer l’organisation du mondial au Japon, l’instance savait parfaitement qu’elle prenait un risque. Chaque année, des typhons frappent le Japon à cette période de l’année. En 2019, les pertes humaines sont affreusement lourdes… Le typhon Hagibis, l’un des plus puissants de ces trente dernières années, a fait des ravages. En parallèle, ce phénomène météorologique a également provoqué l’annulation de plusieurs rencontres du mondial. World Rugby ne prévoyant pas de report dans ses règlements, l’Italie n’a pas pu tenter d’obtenir la qualification sur le terrain. Pour l’équité sportive on repassera…
Un jeu au pied excessif
Il y a des modes dont on se passerait ! Le jeu au pied en fait partie. Formidable outil d’occupation, il est aussi d’un ennui mortel lorsqu’il est utilisé à profusion. Annoncé comme étant l’arme principale des équipes, notamment à cause de contions humides mettant en difficulté les triangles arrières sous les ballons hauts, le jeu au pied fut utilisé avec excès sur certaines rencontres. On pense notamment à l’opposition assommante entre l’Angleterre et les Tonga. On cible en particulier l’équipe tongienne qui a totalement refusé le jeu en rendant tous les ballons au pied. Cette dernière n’a jamais essayé de porter la gonfle pour défier les anglais…
Des mêlées interminables
Quand il faut dénoncer les erreurs de ses arbitres, World Rugby est très réactive. En revanche, on n’a pas vu passer un communiqué pour s’excuser d’avoir pondu une nouvelle règle en mêlée seulement deux mois et demi avant le plus grand évènement de notre sport. Attention, pas question ici de remettre en cause la nécessité de cette règle. Seul le timing nous importe. Pour préserver les joueurs de problèmes aux cervicales, il a été décidé, à juste titre, d’interdire aux joueurs de premières lignes de s’appuyer avec leur tête sur l’épaule de leur vis-à-vis avant l’entrée en mêlée. Dans le Rugby Champioship, compétition habituellement préservée de ces phases de jeu, on avait constaté une certaine tendance à l’augmentation du temps passé en mêlée. Prévenues quelques jours auparavant, les équipes n’ont pas eu le temps de s’adapter. Deux mois et demi plus tard, le constat est le même ! Étant donné que les joueurs ne peuvent plus s’appuyer sur la première ligne adverse, ils sont obligés de fournir plus d’efforts pour rester en équilibre.
Les arbitres ont reçu pour consignes d’augmenter le temps entre les commandements pour que les premières lignes puissent trouver de la stabilité. Or l’effet inverse se produit puisque, surprise, plus vous demandez aux premières lignes de rester dans une position extrêmement exigeante physiquement et plus ils vont se fatiguer. Plus ils se fatiguent et moins ils sont stables, CQFD !