La crise liée à l’épidémie de coronavirus est en train de mettre la pagaille dans les débats entre les acteurs du rugby professionnel.
Le rugby professionnel est au pied du mur, au pied d’un système financier lucratif mais incapable de le protéger face à cette crise sans précédent que nous vivons. Personne n’aurait pu prévoir cette épidémie il y a quelques semaines. Comme l’ensemble du sport, le rugby fut frappé de plein fouet par le coronavirus. Partout dans le monde, les instances annoncent l’annulation d’événements prestigieux comme les Jeux Olympiques, de son côté le rugby français tente de passer à travers les mailles extrêmement fines d’un filet biologique. Dans l’attente des directives du gouvernement qui pourraient rendre totalement stériles les débats actuels, les présidents, Provale et la Ligue tentent de trouver un accord pour reprendre la compétition à l’issue de cette crise.
Or, chacun tente de faire entendre un scénario qui lui serait favorable. Pour les premiers de Top 14 et de Pro D2, la compétition doit reprendre. En revanche ceux qui sont menacés par une relégation espère le gel des championnats. Pour Laurent Marti, président de l’UBB actuel leader du Top 14, certains profitent de la situation selon des propos qu’il a tenu au journal Sud-Ouest « Il y a deux écoles. Une première avec ceux qui cherchent à tout pourrir, tout de suite, par effet d’aubaine […] Je suis excessivement déçu de l’attitude de certains qui ont fait des calculs malsains parce qu’ils jugeaient que ce n’était pas forcément la bonne saison pour eux. » L’autre école serait, selon lui, celle dans l’attente des décisions du gouvernement. Celle qui souhaite travailler sur des scénarios de reprise même si cela ne devait servir à rien : « Si, pour des raisons de sûreté et de protection, on ne peut pas rejouer, nous ne le referons pas. Ce sera fini. En revanche, tant qu’on n’en est pas certain, ne faisons pas d’opportunisme malsain. Laissons-nous des possibilités de réfléchir à des formules pour finir le Championnat. »
En réalité, la situation et plus complexe. Hier, RMC Sports révélait que La Rochelle a fait parvenir une lettre à toutes les équipes dirigeantes des autres clubs professionnels dans laquelle sont présentées dix raisons d’arrêter la saison. Aujourd’hui, le Midol dévoile à son tour une réponse des dirigeants du Racing 92 pour contredire chaque argument de la lettre. Paul Goze, président de la LNR favorable à une reprise de la compétition, avait prôné l’union pour faire face à cette crise. Cependant, la tendance est plutôt à la désunion entre des clubs qui ont, au minimum, jusqu’au 7 avril pour rendre des scénarios à la Ligue.