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Le rugby français en grand danger

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Particulièrement touché par la crise du covid-19, le rugby français est de plus en plus inquiet après les dernières annonces du gouvernement.

L’interdiction des rencontres sportives accueillant du public jusqu’à septembre fut un coup terrible porté au rugby. Déjà que l’interruption de la saison mettait de nombreux clubs en danger, l’impossibilité de recevoir du public est dramatique. A l’inverse de son grand frère du ballon rond, le monde du rugby ne peut compter sur le reversement des droits télés pour vivre. En effet, cette donnée est seulement une petit part, environ 15% à 20%, du budget des clubs. C’est pour cela que plusieurs présidents emploient la formule d’économie réelle, entendez par là, une économie ayant un impact direct localement, pour parler de leur fonctionnement. Pour France Bleu, le président de la Section Paloise, Bernard Pontneau, a souligné l’importance des clubs de rugby « Ce qui fait le rugby, c’est le lien social et sociétal entre une équipe et des supporters, des abonnés et des partenaires très fidèles, il faut bien le comprendre et en avoir conscience. On a des clubs ancrés dans les territoires, notre économie c’est de se retrouver le samedi avant, pendant, et après les matchs, et si ça disparait, il n’y a plus d’économie, c’est fini, dépôt de bilan. »

Or, ce modèle est désormais en danger. Sans événement (billeterie, restauration, sponsoring…) et donc sans visibilité à offrir, le rugby va perdre ses plus grandes rentrées d’argent. Pour survivre, les présidents des clubs professionnels, la LNR et la FFR se sont directement adressés au Président de la République. Ils espèrent se faire entendre afin de bénéficier d’une aide exceptionnelle. Peu d’études ont été menées pour chiffrer l’impact du rugby sur les territoires. Cependant, on se souvient qu’en 2015, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux avait évalué l’impact économique de l’Union Bordeaux-Bègles sur la région. En tout, le club générait alors plus de 94 millions d’euros de retombées ! Si la ville de Bordeaux peut également s’appuyer sur d’autres disciplines, ce n’est pas le cas partout. Preuve que ce sport à une importance capitale dans certains bassins économiques dépendants du rugby.

« Il faudra qu’on soit écouté et entendu si on veut sauver le monde professionnel. Si on nous dit qu’on ne peut pas rejouer avec des spectateurs avant janvier, ce sera catastrophique pour les clubs professionnels. Certains mettront la clé sous la porte. Dans cette configuration, oui, il faudra une aide de l’Etat pour sauver ces clubs si importants pour les territoires. » Bernard Laporte