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Un coaching perdant pour les Bleus ?

Contre l’Angleterre, Fabien Galthié a choisi de maintenir son équipe en réalisant très peu de changements en fin de partie alors que les Bleus marquaient le pas.

Maintenant que l’émotion est passée, la pression retombée, il est temps de revenir, avec recul, sur le coaching du staff tricolore en fin de match face à l’Angleterre. Alors que le XV de France menait de quatre petits points à Twickenham, Maro Itoje offrit la victoire aux siens sur un essai marqué en force dans les derniers instants. Dans ces instants clés, qui ont, rappelons le, coûté si cher aux Bleus ces dernières années, l’équipe de Fabien Galthié a semblé manquer de fraîcheur. Après quasiment un mois sans jouer, les français étaient peut-être à court de rythme ce qui soulève une interrogation ; pourquoi Fabien Galthié n’a pas fait rentrer tous ses « finisseurs » ?

Un équilibre fragile à maintenir

Au cours de la dernière décennie, le XV de France a connu beaucoup de déboires dans les fins de matches. Tout le monde garde en tête cette frustration découlant de défaites incessantes dues à un manque criant de maitrise dans les ultimes instants. On retient de cette période sombre un coaching souvent hasardeux avec des remplacements, presque irréfléchis, de joueurs qui portaient l’équipe avant que cette dernière ne s’effondre. Mais Fabien Galthié a gommé cela ces derniers temps. Si les matches de l’édition 2020 ne lui donnèrent pas forcément de difficultés dans la gestion des remplacements, en 2021 la donne est différente. En Irlande, Fabien Galthié a décidé de maintenir certains hommes afin de conserver l’avantage au score. Ainsi, cet équilibre fragile fut trouvé par le sélectionneur à travers un coaching tardif – mais gagnant – qui permit aux Bleus de tenir bon pour s’imposer à Dublin.

En revanche, ce ne fut pas le cas samedi à Twickenham. Encore devant au score au moment d’entrer dans le dernier quart d’heure, la France a procédé à deux changements à l’heure de jeu avec les entrées d’Aldegheri et de Cazeaux. Trois autres remplacements ont eu lieu aux alentours de la 70ème minute. Reste donc trois joueurs qui n’ont pas pris part à ce match : Anthony Jelonch, Baptiste Serin et Romain Ntamack. Dans une rencontre extrêmement intense, qui met à mal les organismes, se priver de trois joueurs est un pari risqué. Les deux équipes étaient dans le rouge en cette fin de match mais les anglais semblaient légèrement au-dessus physiquement. Rappelons que la France a passé une grande majorité de la deuxième période à défendre, par conséquent, l’apport du rugueux Anthony Jelonch chez les avants aurait pu être intéressant.

Concernant la charnière, l’analyse est plus complexe. Matthieu Jalibert a sans doute réalisé son meilleur match depuis ses débuts internationaux, il parait difficile de le sortir alors qu’il ne donne pas de signes évidents de fatigue. Cependant, le cas d’Antoine Dupont est plus discutable. Le demi de mêlée de Toulouse s’est montré, encore une fois, à son avantage face aux anglais. Mais à partir de la 70ème, on l’a trouvé emprunté sur le plan physique, sûrement la conséquence de ce mois sans compétition et d’un pack, il faut le dire, vraiment malmené par les avants anglais (rendons à César ce qui appartient à César). Baptiste Serin a sans doute des fourmis dans les jambes et l’envie d’apporter sa pierre à l’édifice. Déjà resté sur le banc à Dublin, sa fraicheur aurait pu réveiller des esprits alors en manque de lucidité.